photo: S. Ouradou

jeudi 23 juin 2011

Les médiateurs de nuit sillonnent le centre-ville depuis le 1er juin: c'est un engagement de notre contrat d'action communal

Voici l'interview que j'ai donné au journal de Saint-Denis sur le lancement et les missions du service des médiateurs de nuit. Ils ont au nombre de 10 sur les quartiers Centre-Ville et République-Gare, présents du mardi au samedi de 18h à minuit.
Vous trouverez en lien les articles du JSD et du Parisien sur les médiateurs de nuit, ainsi qu'une présentation de leurs missions.




Florence Haye : « On parie sur la présence humaine »

Le JSD : Pourquoi avoir choisi la forme d’un Groupement d’intérêt public ?

Florence Haye :Lorsque l’ on s’est mis à travailler à la mise en place des médiateurs de nuit – un engagement du contrat d’action communale, construit avec la population - la question du lien social, surtout la nuit, revenait beaucoup. On a commencé à travailler là-dessus, avec un comité de pilotage rassemblant des associations, les services de la ville, des élus… On s’est fait accompagner par un cabinet, Optima, qui avait mis en place des médiateurs dans d’autres villes et dont le président, Jean-Yves Gérard, avait expérimenté ce type de dispositif à Rennes, lorsqu’il en était maire adjoint.

Nous avons réalisé une étude sur le périmètre, le nombre de médiateurs, et le type de structure à adopter. Nous n’étions pas favorables à un service uniquement municipal, car l’espace public est partagé par tout le monde. Par conséquent, nous avons pensé qu’il était bon que le travail et les décisions soient partagés par les bailleurs et les autres partenaires.

De plus, le GIP assure la pérennisation du financement. L’Etat y est représenté par un commissaire du gouvernement (la sous-préfète de Saint-Denis). C’est un gage de longévité, et de responsabilité partagée entre les partenaires, même si le financement est assuré en majorité par la ville.

Le JSD : A terme, le but est-il d’étendre le dispositif à d’autres quartiers ?

Florence Haye :Le dispositif est prévu pour 5 ans, renouvelables une fois. Si ça marche - c’est notre objectif -, on verra comment étendre cette initiative, mais ce n’est pas pour tout de suite, car il faudra trouver d’autres financeurs, d’autres partenaires. Une commission des acteurs du centre-ville, pas seulement les acteurs institutionnels mais aussi les riverains, les associations, ceux qui souhaitent participer, va être mise en place pour travailler sur la question de l’évaluation et du ressenti des habitants.

Le JSD : Pourquoi avoir privilégié l’option des médiateurs, et pas un autre type d’action (renforcement de la police municipale par exemple) ?

Florence Haye :Il y a ici plusieurs problématiques de tranquillité publique qui sont d’ordre différent. Le lien social se délite, on est beaucoup sur le repli sur soi, les rapports entre les gens peuvent vite devenir compliqués. Pour les problèmes d’attroupements, de nuisances nocturnes, de tranquillité, maintenant on a besoin de gens qui puissent faire de la prévention afin d’apaiser les tensions, de réassurer les gens et de partager l’espace public au mieux. On parie sur la présence humaine et la médiation. Quand c’est mis en place avec sérieux et efficacité, on l’a vu dans d’autres villes, cela fonctionne.

On ne règle plus toutes ces questions uniquement avec la police. Il y a d’autres enjeux, des phénomènes qui se passent la nuit dont on n’est pas au courant : des situations individuelles de détresse et d’errance qu’on ne connaît pas forcément. Ces problématiques ne sont pas traitées car méconnues. Le but du jeu est de faire remonter, le jour, ce qui se passe la nuit, aux services concernés, municipaux ou autres. Les médiateurs ont des adresses, des numéros de téléphone à donner aux gens, pour les accompagner au mieux.

Lire l'article du JSD

Lire l'article du Parisien

Point sur les missions des médiateurs