photo: S. Ouradou

jeudi 13 septembre 2012

PSA : Non à la fermeture du site d'Aulnay !

Demain matin, suite à l’initiative de notre groupe, aura lieu au Conseil général une assemblée générale extraordinaire pour examiner la situation de PSA Aulnay en présence de tous les syndicats.

Après que l’expert mandaté par le ministre du redressement productif ait validé la fermeture du site, les réactions du gouvernement nous laissent perplexes : Hier, cette fermeture était « inacceptable », « l’Etat ne laisserait pas faire », « les salariés pouvaient compter sur la détermination du gouvernement à sauver leurs emplois »… Aujourd’hui, cette issue est présentée comme « normale », avec une série d’arguments largement relayée partout visant à démontrer aux salariés eux-mêmes et à l’opinion publique que c’est un « mal nécessaire » et que l’on n’y peut rien. La réindustrialisation évoquée n’a aucun contenu solide et on sait que ce type de projet n’a jamais fonctionné.

Clairement, le gouvernement renonce. Alors que nous assistons à une attaque sans précédents contre la production industrielle en France avec des dizaines d’entreprises menacées sur tout le territoire, il continue de nous dire qu’il faut préserver l’industrie et l’emploi en France, mais devant le cas de PSA (dernière grosse entreprise de production de la Seine Saint Denis), il fait tout le contraire ! Pourtant, le combat des salariés de PSA, c’est le combat de toute l’industrie française. Si le gouvernement capitule à Aulnay, il capitulera ailleurs à l’avenir.

mardi 4 septembre 2012

Zones de sécurité. « Ça peut marcher si on a des moyens suffisants »

Voici l'interview que j'ai donnée au journal l'Humanité du 6 août dernier lors de l'annonce par le gouvernement de la mise en place des zones de sécurité prioritaires, dont le centre-ville de Saint-Denis.


Florence Haye, première adjointe au maire 
de saint-denis (93), déléguée 
à la tranquillité publique et 
à la prévention de la délinquance.

Le centre-ville de Saint-Denis fait partie des quinze zones de priorité sécuritaire. Aviez-vous fait une demande ?

Florence Haye. Voilà plusieurs années qu’on demande pour Saint-Denis des moyens supplémentaires sur le centre-ville, la gare et d’autres quartiers. On est la première ville du département (110 000 habitants), plus de 60 000 voyageurs par jour, le marché du dimanche attire 30 000 personnes, pour moins de 300 policiers. Les problématiques de délinquance (vols avec violence), de trafic et de toxicomanie sont aiguës. Depuis plusieurs années, on réclamait le retour d’une police de proximité, des moyens pour la prévention, pour l’investigation et pour le recueil et le suivi des plaintes.


Pensez-vous que ce dispositif puisse être efficace ?

Florence Haye. Oui, on l’espère. Ça peut fonctionner 
si et seulement si on a des moyens supplémentaires 
en matière d’effectifs policiers. Le but n’est pas 
de déshabiller les autres quartiers au profit d’un seul. 
Il nous faudra aussi des budgets en matière de prévention de la délinquance. C’est une chaîne, on a besoin de tout : de la prévention à l’accompagnement sanitaire jusqu’aux questions de sécurité et de justice.


Comment vont s’articuler les interventions policières 
et le travail des acteurs de terrain ?

Florence Haye. C’est encore flou. On attend d’avoir 
une rencontre avec le préfet. On sera très vigilants sur 
les moyens supplémentaires de l’État. Le fonds de prévention interministériel et le fonds de prévention 
de la délinquance devraient être mieux fléchés que les années précédentes, où 60 à 70 % du budget allait 
à la vidéosurveillance, sans bien connaître son efficacité. 
Cela a stoppé net des actions très concrètes de terrain sur la récidive ou sur la déscolarisation. Nous avons aussi une question essentielle : le commissariat central de la ville. On réclame des moyens pour l’accueil des victimes et pour les conditions de travail des policiers.

entretien réalisé par Ixchel Delaporte