Le 18 février dernier, AXA, avec l'accord de la Préfecture de Paris, a fait expulser les "mal-logés" et le collectif jeudi noir qui occupaient des locaux de l'assureur situé au 22 avenue Matignon, en plein coeur de Paris et libres de toute occupation depuis 2006 !
La veille, AXA venait d'annoncer en Assemblée Générale un bénéfice record de 4,3 milliards d'euros ! La crise n'est décidément pas la même pour tous. Les Français s'enfoncent dans le chômage et la précarité, alors que les banquiers et assureurs déclarent des bénéfices indécents. Pourtant c'est avec l'argent des contribuables, avec notre argent qu'ils ont été grassement renfloués en 2008 par décision du gouvernement. Il devait y avoir un remboursement, on l'attends toujours.
Il n'est alors pas étonnant que le gouvernement et les grands groupes se retrouvent pour mettre fin au combat légitime des familles et des associations combattant le mal-logement.
Avec Stéphane Peu, président de Plaine-Commune-Habitat, et Monique Lejeune, Maire adjointe au logement, j'étais venue soutenir cette occupation le 14 janvier dernier. Mon message était clair: la vacance de bureaux et de logement en plein coeur de la région où la crise du logement et les inégalités territoriales sont les plus fortes est inacceptable.
J'appuyais donc la proposition du collectif de transformer cet immeuble de 2500 m2 en logements sociaux, soit une trentaine de logements, et ce d'autant plus qu'AXA possède comme filiale un des plus importants bailleurs sociaux du pays, le Logement français.
Cette proposition a au moins 3 intérêts fondamentaux:
- reloger des familles mal-logés
- donner voix à la réquisition de logements vacants comme élément de la construction d'un droit au logement pour tous
- obliger à un effort partagé des territoires en matière de logement social: alors que la loi SRU, toujours appliqué à la marge par la droite au pouvoir, oblige à 20% de logement sociaux dans chaque ville, le 8ème arrondissement de Paris, c'est 2% de logement social !! Sans commentaire.
Je suis donc scandalisée par cette décision d'expulsion. A quelques semaines de la fin de la trêve hivernale, c'est un bien sinistre signal qu'envoie le gouvernement et ses proches des grands groupes financiers.
Lire l'article du JSD sur ma rencontre avec les militants de Jeudi noir
Lire l'article du JSD sur ma rencontre avec les militants de Jeudi noir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire