photo: S. Ouradou

jeudi 11 novembre 2010

Sur la situation des familles roms à Saint-Denis

Lors du conseil municipal du 21 octobre dernier, une question d'actualité a été posée par ma collègue Mathilde Caroly sur la situation des familles roms en France - et plus particulièrement à St-Denis - depuis que cet été Sarkozy et son gouvernement ont, à des fins électoralistes, multiplié les expulsions et les amalgames les plus douteux sur cette communauté. Voici la réponse que j'ai faite.
L’ONU, l’Union Européenne, des citoyens, des élus et organisations de tous bords et des autorités religieuses prennent position contre la xénophobie, les amalgames et en faveur de l’insertion des personnes roms.

Les expulsions de terrain sans proposition d’hébergement ne font qu’aggraver la précarité et les conséquences de l’errance pour les familles comme pour les riverains.

Les expulsions vers la Roumanie et la Bulgarie sont aussi injustes qu’inefficaces puisque ces citoyens européens ont le droit de revenir et l’exercent.

Face à l’injustice et l’incohérence de cette politique, la position de la municipalité, partagée avec les 8 villes de la communauté d’agglomération et de très nombreuses villes, est restée constante : exiger de l’Etat, la prise de toutes les mesures nécessaires afin de résorber les campements en assurant un accueil digne dans des terrains aménagés à cet effet sur l’ensemble de l’Ile de France.

C’est dans ce contexte que le lundi 2 août 2010, plusieurs familles roms originaires de Roumanie se sont installées passage Dupont sur quatre parcelles de terrain inoccupées qui appartiennent à la ville.
Depuis le 6 juillet, ces hommes, femmes et enfants dont la plupart sont scolarisés à Saint-Denis, étaient en errance dans les rues de la ville, à la suite de leur expulsion par la Préfecture du terrain du Hanul, où ils étaient installés depuis plusieurs années.
Face à l’installation de ces familles et à l'approche de la rentrée scolaire, la municipalité a décidé de ne pas demander leur expulsion.

Avec les familles, nous poursuivons deux objectifs :

Le premier porte sur les conditions et la durée de l’installation. La ville a établi un cadre au travers d’une convention d’occupation temporaire limitée à un an maximum et d’un protocole d’engagements réciproques de gestion du site.
Ce protocole rappelle la nécessité d’un respect strict des règles d’hygiène, de salubrité et de tranquillité pour le voisinage
Par ailleurs, en application du principe de l’égalité de traitement qui exclut toute discrimination, comme tout traitement de faveur, les familles présentes prendront en charge le paiement de l’eau et de l'électricité. De même, elles effectuent les démarches nécessaires pour l’inscription scolaire des enfants.
L’installation des ces familles sur ce secteur en plein réaménagement n’est que provisoire. Elle ne remet pas en cause les projets d’aménagement et les chantiers de logements programmés pour septembre 2011.

Le deuxième objectif est de construire une sortie durable et digne : Nous continuons d’exiger de l’Etat la prise de toutes les mesures et la solidarité financière qui s’imposent afin de résorber les campements en assurant aux personnes roms un accueil digne dans des terrains aménagés sur l’ensemble du territoire.

Convaincue qu’il est possible de mettre fin à l'impasse des successions d'expulsions, la municipalité a lancé un appel à tous : habitants, associations, ONG, syndicats, acteurs publics et privés, architectes, spécialistes des habitats adaptés, afin de démontrer ensemble qu'il est possible de faire autrement et de résorber dignement les bidonvilles.

Avec Montreuil, Aubervilliers, Plaine commune et Est ensemble, nous répondons à l’appel à projet de Paris Métropole au travers d’un réseau sur l’insertion professionnelle des personnes roms.

De plus nous sollicitons l’Union Européenne pour accompagner financièrement le projet.

Le Maire et le président de Plaine commune et député, ont obtenu un rendez vous auprès de la Commission européenne.

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