Notre groupe se félicite de la création d’une association « Acteurs publics contre les emprunts toxiques » regroupant des collectivités victimes des banques et de leurs produits dits structurés dont certains taux d’intérêts aujourd’hui s’envolent.
Enfin, la riposte s’organise, avec les suites judiciaires qui s’imposent, mettant directement en cause la duplicité des banques qui n’ont pas joué leur rôle de conseil en vendant des produits maquillés pour échapper à la vigilance et à la compétence des services et des élus et des services compétents de l’Etat.
Pour nous, cette décision appelle plusieurs remarques :
1 - Quand 18 régions sur 22, 62 départements sur 100, des milliers de communes, des organismes HLM, des hôpitaux sont concernés il n’est pas sérieux de parler de naïveté ou de responsabilité pour ceux qui ont souscrit ces emprunts, ou alors la naïveté et l’incompétence sont largement partagées.
Ce serait même une faute politique que de détourner ainsi l’attention du vrai sujet et risquerait de dédouaner les banques de leur pleine et inexcusable responsabilité.
2 - Cette opération des banques a été facilitée par le fait que la nature des banques en relation avec les collectivités territoriales avait changé. Ainsi Dexia, qui conserve une participation de l’Etat et de la Caisse des dépôts de 25%, est aujourd’hui un groupe multinational qui provient de la CAECL et du Crédit local de France, établissements publics, privatisés depuis.
Peut-être n’était-il pas très judicieux de la part du gouvernement de Michel Rocard de faire rentrer en bourse, en 1991, le Crédit Local de France ! Qui a pu croire à l’époque que des banques publiques privatisées se transformeraient en philanthropes !!!
3 - Cet épisode préoccupant dont il faut se sortir, en obtenant l’annulation de ces prêts et le remboursement des intérêts, nous confirme dans notre conviction qu’il serait sage d’encadrer ces organismes de crédit, le mieux étant de les réintégrer dans le secteur public.
Il serait sage aussi de les éloigner de toute implication dans l’activité des collectivités territoriales, et de renoncer à la pratique des Partenariats Publics Privés qui non seulement accroissent la dette mais transforment les investissements publics en source de profits.
Ce qui nous renforce dans notre détermination, en Seine Saint Denis, à refuser le financement de nos collèges en faisant rentrer ces groupes financiers dans le service public de l’Education.
Pour le coup, la naïveté deviendrait coupable en s’exonérant de l’expérience !!
4 - En annonçant la création de cette association, le Président Bartolone déclarait le 8 mars à Libération : « Ce qui me motive, c’est mon refus que le département soit obligé, dès le prochain budget, de sacrifier des dépenses sociales pour payer des intérêts aux banques. »
Nous partageons totalement cette position, mais cela ajoute à notre regret que le Débat sur les Orientations Budgétaires nous ait été refusé avant les élections, et confirme, hélas, que des dépenses sociales seront bien de nouveau sacrifiées en 2011 comme en 2010.
Seuls un débat au grand jour et une action résolue des citoyens permettront de faire plier les banques et de sauvegarder nos politiques sociales qui ne sauraient faire défaut tant la crise et les injustices pénalisent les familles de notre département.
Les élu-e-s du groupe communiste et citoyen pour une alternative à gauche du Conseil général de la Seine Saint Denis.
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