Voici la réponse que j'ai envoyée suite à l'interpellation de tous les candidats aux Cantonales par l'association "Vélo à Saint-Denis" sur la place du vélo dans les politiques départementales.
L'association m'a fait savoir que j'étais apparemment la seule candidate à avoir répondu, je trouve cela regrettable alors que c'est un enjeu sur tout le département des prochains mois et que nous avons un grand retard à rattraper.
Monsieur le Président,
J’ai bien reçu votre courrier sur vos attentes fortes en terme de développement de la pratique du vélo sur notre département, et plus particulièrement sur Saint-Denis. Il a retenu toute mon attention.
Depuis de nombreuses années, la ville de Saint-Denis promeut les circulations douces et le partage de l’espace public entre tous les usagers. La mise en place du plateau piéton du centre-ville, le lancement de celui de la Gare, la mise en place de zones 30 en cœur de quartiers, le lancement de deux nouvelles lignes de tramways et le prolongement de l’existante, la lutte pour le dédoublement de la ligne 13 et de nouvelles lignes de métro dans le cadre du projet Arc-Express / Grand Paris en sont des exemples concrets.
Tout cela concourt à faire reculer la place de la voiture, et ce d’autant plus que la moitié des Dionysiens n’a pas de véhicule. Il en va des enjeux écologiques, de droit à la mobilité, de coût du transport, enjeux auxquels nous sommes fortement attachés.
Jusqu’à présent, le vélo a été le parent pauvre de cette politique de diversification des modes de transport. C’est pourquoi, depuis 2008, avec la Communauté d’agglomération, nous avons lancé un plan ambitieux de développement de la pratique cycliste. C’est un mode de déplacement silencieux, non-polluant, pratique, bon pour la santé et qui favorise l’autonomie.
Ce plan repose sur 4 éléments essentiels :
• La mise à disposition de vélos en libre-service : mise en œuvre du dispositif velcom qui, s’il a connu des difficultés, devrait être à nouveau opérationnel avant l’été ; extension du dispositif « parisien » Vélib
• Le développement de pistes cyclables, couloirs protégés, circulations en zone propre ou en zone 30, avec la finalisation d’un schéma communautaire qu’il faudra faire partager et amender avec les habitants et les usagers du vélo
• La création d’un environnement sécurisé autour du vélo pour rendre sa pratique attrayante, avec notamment l’installation de garages et d’attaches à vélo ou un meilleur respect de l’usage de l’espace public
• La sensibilisation à la pratique du vélo, notamment auprès des plus jeunes
Cependant, ce plan ne pourra aboutir qu’avec le plein engagement de tous les partenaires et dans un département urbain comme le nôtre, le rôle du Conseil général est majeur.
Le nombre de voiries départementales qui irriguent nos villes en fait un acteur majeur.
Sur Saint-Denis, notre schéma de développement des pistes cyclables se construit notamment autour des axes départementaux : Porte-de-Paris, RN1, Quais de Seine, Parc départemental de la Courneuve.
Avec les collègues du groupe communiste et citoyen pour une alternative à gauche, nous nous étions battus pour qu’au moment du transfert des routes nationales au département, celles-ci soient remises à niveau et adaptables facilement à la mise en place de pistes cyclables. Une fois de plus, l’Etat restait sourd à cet enjeu crucial pour un département urbain.
L’engagement actuel du Conseil général est bien trop timide et cela constitue un frein au développement de la pratique du vélo. Avec un budget de l’écologie en baisse de 70% sur 2010 et seulement 50 000€ actés pour les pistes cyclables, ce n’est vraiment pas à la hauteur. Deux conséquences directes : alors que le Conseil général rénove la RN14, la piste cyclable n’est pas prévu ; alors que nous travaillons à une traversée sécurisée de la Porte-de-Paris, le département n’est pas un acteur moteur.
Je m’engage avec mes collègues à ce que le budget du Conseil général consacré au vélo soit à la hauteur des enjeux.
Pour finir, deux autres sujets me tiennent à cœur :
• La Seine-Saint-Denis est riche de ses cours d’eau et des ses parcs départementaux : les premiers sont un couloir naturel de développement du vélo, il faut mieux desservir les seconds
• Comme l’a lancé le Conseil général du Val-de-Marne, nous devrions encourager les collégiens à la pratique du vélo, avec notamment l’apprentissage de son utilisation en ville et la remise d’un brevet cycliste.
Je compte sur vous, sur les autres associations départementales de la pratique du vélo, sur les habitants pour partager sur nos propositions, pour s’enrichir de votre expertise.
Je me tiens à votre disposition pour, une fois élue, travailler avec vous sur cette problématique qui me tient à cœur.
Veuillez recevoir, Monsieur, mes plus sincères salutations.
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