photo: S. Ouradou

mardi 16 juillet 2013

Non au hold-up contre la démocratie en Ile de France. Saint-Denis, pour une métropole francilienne solidaire et durable


Le gouvernement veut faire passer en force à l’Assemblée nationale le projet d’une « Métropole du Grand Paris », centralisée, non démocratique et excluante, qui rabaisse les citoyens au statut d’administrés d’une technocratie lointaine, supprime les communautés d’agglomération, et relègue les communes au rang de mairies de sous arrondissements parisiens.
L’avenir de 12 millions de Franciliens se déciderait sans eux. Saint-Denis, première ville de Seine-Saint-Denis ne peut l’accepter.
 
 
Rabaisser les communes, c’est laisser le champ libre aux forces du marché pour spéculer sur le prix du foncier, éloigner toujours plus les ménages modestes et achever de les chasser de la première couronne comme ils l’ont été de Paris.
 
 
Supprimer les communautés d’agglomération comme Plaine commune, seules en capacité par leur dynamisme de rééquilibrer la métropole, c’est programmer l’aggravation des inégalités sociales et territoriales.
 
 
Confisquer les pouvoirs que les municipalités exercent par mandat direct des citoyens, c’est créer un monstre technocratique, sans légitimité démocratique qui prendra ses décisions par-dessus les communes et leurs habitants.
 
Saint-Denis a connu cette situation avant les lois de décentralisation du début des années 80, quand l’Etat laissait les quartiers de La Plaine et de Pleyel dans leur situation d’immense friche industrielle. Les lois de décentralisation ont permis aux élus locaux de construire avec les habitants le projet urbain qui a fait de Saint-Denis, puis de Plaine commune, un territoire de développement économique exceptionnel dynamisant l’ensemble de la région.
 
 
Les Franciliens ont besoin d’Etat : pour garantir l’intérêt général et dépasser les égoïsmes locaux notamment en matière de construction de logements et de résorption des bidonvilles, établir l’égalité de traitement des services publics à commencer par l’éducation et la sécurité, redistribuer équitablement les richesses entre les communes riches et les communes pauvres et garantir l’intérêt général. Or les responsabilités de l’Etat sur ces enjeux fondamentaux sont absentes du projet.
 
 
Le refus par Saint-Denis du projet de « Métropole du Grand Paris » en l’état, est significatif entre tous, car il émane de la commune d’Ile-de-France où ces quinze dernières années ont été construits le plus de logement et de logements sociaux.
 
 
Saint-Denis rejette le statut-quo de la métropole inégalitaire et la tentation du repli communal. Co-fondatrice de Plaine commune, la communauté d’agglomération la plus solidaire de la première couronne, elle met depuis 11 ans ses ressources et ses compétences au service du développement du territoire profitable aux neuf villes et à leurs 408 000 habitants.
 
 
Le projet en l’état casserait et confisquerait cette dynamique. Il imposerait en Ile de France la concentration technocratique des décisions et la mise à l’écart des citoyens qui est en passe de plonger l’Europe entière dans la récession économique et la régression démocratique.
 
 
Nous ne pouvons accepter que l’avenir de 12 millions de Franciliens soit régi par une sorte de Commission européenne, dans laquelle par exemple, Saint-Denis aurait trois voix parmi 195, Plaine commune disparaîtrait et où les Maires ne seraient invités qu’une fois par an à l’assemblée des Maires pour débattre du programme d’action et du rapport d’activité de la Métropole du Grand Paris avec un rôle consultatif.
 
 
Ce danger de hold-up contre la démocratie en Ile-de-France est d’autant plus scandaleux qu’il intervient à neuf mois des élections municipales. En mars 2014, par leur vote sur la base de programmes et de projets, les Franciliens vont choisir leur représentants qui en janvier 2015 se verraient confisqué le pouvoir confié par les citoyens de déterminer les choix en matière d’aménagement, de transports, de développement économique, de construction de logements, de maîtrise du foncier et d’environnement. On voudrait favoriser l’abstention qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
 
 
Les députés qui examinent le projet de loi de "Modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles", à partir du mardi 16 juillet ont la responsabilité d’entendre l’aspiration des Franciliens à une métropole qui réduit les inégalités sociales, environnementales et territoriales, à partir des constructions de la démocratie locale.


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