photo: S. Ouradou

jeudi 8 septembre 2011

Les élus de Saint-Denis condamnent l'évacuation de roms en tramway du 31 août 2011 et réclament de nouveau une politique d'intégration nationale et européenne

Tout d'abord bonne rentrée à toutes et tous, en espérant que vous avez passé un bon été. Mon premier message de rentrée sera un message d'indignation quant à la méthode employée par le gouvernement avec l'aide de la RATP pour évacuer un terrain occupé par des Roms. Affréter un tramway spécialement pour cette basse besogne, sans ne tenir aucunement compte des familles dont certaines ont été séparées pendant l'opération ! Jusqu'où ira cette politique de désignation de boucs-émissaires.
A Saint-Denis et dans quelques autres villes de gauche, les élus, associations, militants, en lien avec les familles, essayent dans la dignité de trouver des solutions à la problématique complexe d'occupation de terrain par les populations roms: conditions sanitaires à améliorer, tranquillité pour l'ensemble des riverains, scolarisation et insertion si possible pour les familles roms, réduction des occupations illicites. Nous ne cessons par ailleurs d'interpeller l'Etat, le préfet de région pour que des solutions soient trouvées à l'échelle régionale pour les quelques milliers de roms recensés en Ile-de-France. C'est la seule façon humaine et efficace d'aider à l'intégration de ces familles au niveau national et européen.
Voici d'ailleurs l'intervention de Didier paillard, Maire de Saint-Denis, Patrick Braouezec, député et Président de Plaine Commune et du Maire d'Aubervilliers. Et je vous propose aussi de retrouver le communiqué de mon groupe du Conseil général que vous pouvez retrouver grâce au lien avec le blog du groupe sur la colonne de droite.

Nous souhaitons témoigner de notre profonde indignation suite aux événements qui ont eu lieu mercredi 31 août, sur notre territoire. L’évacuation d’un nouveau terrain, occupé par des familles d’origine roumaine ou bulgare ne peut que nous interroger. Elle ne répond en rien aux situations d’errance de familles vivant dans la plus grande précarité.
Mais ici, au-delà de la politique d’expulsion, c’est la méthode qui consterne. En effet, le fait qu’une rame entière de tramway ait été affectée, dans l’urgence, à l’évacuation de dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants (parfois séparés de leurs parents) est inadmissible et a légitimement suscité les protestations des agents de la RATP et de leur représentants syndicaux.
La question qui est posée est celle de la résorption digne et durable des bidonvilles, qui nécessite une action d’ensemble impulsée par l’Etat ; les mesures de police seules ne peuvent que déplacer le problème, voire aggraver les tensions à l’échelle du département, à chaque évacuation.
Nous souhaitons rappeler l’importance d’une politique d’intégration nationale et européenne de ces familles qui accompagne la gestion de l’urgence, garantit la dignité des intéressés et  la cohésion sociale dans nos villes. C’est pourquoi nous sommes engagés dans divers projets auprès des habitants roms (villages d’insertion d’Aubervilliers et de Saint-Denis, projet de logements modulaires pour les familles du ex-Hanul) qui améliorent la situation sanitaire, garantissent la scolarisation des enfants et permettent la réduction du nombre d’occupations illicites des espaces publics.
C’est avec insistance que nous réitérons notre demande de la tenue d’une table ronde sous l’égide du Préfet de la Région Ile de France, afin d’organiser une mutualisation à l’échelle régionale pour trouver des solutions dignes en matière de logement de ces familles.

Il s’agit aujourd’hui et à l’heure où l’Union européenne demande à chaque pays de mettre en place une stratégie d’intégration des personnes roms, de sortir de l’impasse des évacuations de terrain en terrain.

Le rapport de Médecins du Monde à l’été 2011 a rappelé les conditions sanitaires déplorables dans lesquelles vivent ces populations ; que la succession des expulsions ne fait qu’aggraver. C’est aussi une question de santé publique qui retient toute notre attention.

Enfin, rappelons, à quelques jours de la rentrée scolaire, l’importance de garantir une scolarisation pour l’ensemble des enfants.

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